La formation professionnelle séduit

Un sondage contredit l'idée d'une formation décriée mais des bémols subsistent

La formation professionnelle séduit. L'enquête commandée à Harris Interactive par la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP), un syndicat d'organismes privés, établit que 62% des actifs limousins et auvergnats ont déjà suivi une formation professionnelle, c’est-à-dire un apprentissage organisé dans le cadre du travail, mais mené par des organismes de formation privés ou publics. L'étude a été réalisée, fin avril 2011, sur 1000 personnes, âgées de 18 ans et plus.

Plusieurs tendances se dégagent du sondage. Aucune différence n'est relevée entre les deux régions. les actifs sont, pour la plupart, satisfaits quand ils ont reçu une formation. une grande majorité des personnes interrogées reconnaît l'efficacité de ce type d'apprentissage (94%). une nuance apparaît toutefois pour les formations suivies dans le cadre d'une réorientation professionnelle puisque 86% seulement reconnaissent son efficacité. Pierre Courbebaisse, président du groupe régional de la FFP, estime que les "gens souhaitent des formations opérationnelles tout de suite et qu'elles débouchent sur un diplôme. C'est un défi pour les organismes qui les proposent car ce n'est pas évident". Les actifs préfèrent les apprentissages directement utiles à leur métier comme les langues (15%) ou les formations pratiques et techniques (12%) tandis que l'apprentissage des bases, par exemple la communication écrite ou orale, reste déprécié. Pierre Courbebaisse parle de "la peur de l'école. il faut que la formation reste très en lien avec l'entreprise".

Il veut noter qu'"avec le drame du chômage, les catégories ouvrières n'ont pas la capacité à se projeter dans l'avenir. Elles n'ont pas de culture économique pour voir que leur secteur peut se projeter plus loin", exprime le président régional de la FFP. Il suggère un accompagnement renforcé dans les formations, aussi bien pendant, qu'avant et après, afin d'assurer un meilleur apprentissage. cependant, 38% des actifs n'ont pas fait de formation. Les inégalités d'accès restent un problème de cet apprentissage professionnel. Les petites entreprises ont plus de difficultés à organiser des formations professionnelles qui dépendent du patronat. Et les prestations des formations sont faites en grande partie par le secteur privé.

Article de Lise OUANGARI / L'ECHO Région – Limousin / Samedi 25 juin 2011